Opération d’un chalazion – Incision chirurgicale de la paupière

Le chalazion est un kyste de la paupière. Après une phase inflammatoire durant environ 10 jours, il évolue vers un petit kyste indolore et bénin dans l’épaisseur de la paupière. Il n’en demeure pas moins inesthétique et gênant. A la fin du traitement, continuez à masser le chalazion à la sortie de la douche. Si le kyste ne passe pas au bout de 3 à 4 semaines et qu’il vous incommode, vous pouvez envisager une incision. Il s’agit d’une petite chirurgie réalisée en salle stérile, sous anesthésie locale de la paupière. Le chalazion est pincé puis drainé en passant sous la paupière pour ne pas causer de cicatrice. Vous ressortirez avec un pansement afin de limiter le risque de saignement. La paupière redeviendra normale après 7 à 10 jours.

Chalazion
Chalazion – Kyste de la paupière

Qu’est-ce qu’un chalazion ?

  • Il s’agît d’un kyste qui se développe aux dépens des glandes de Meibomius, contenues dans l’épaisseur des paupières.
  • La survenue de ce kyste est consécutive à un dysfonctionnement de ces glandes, qui se bouchent, piégeant leur contenu gras (Meibum) en leur sein.
  • Il s’ensuit une inflammation locale à l’origine d’un gonflement et d’une douleur de la paupière.
  • L’évolution classique du chalazion est la régression jusqu’à disparition totale, grâce à un traitement local à base de soins des paupières et pommade cortico-antibiotique.
  • La guérison intervient en quelques jours mais peut prendre jusqu’à un mois en fonction des cas. Un article dédié au chalazion, expliquant les causes, les manifestations et les traitements médicaux, est disponible sur notre site en suivant ce lien.
  • L’évolution d’un chalazion peut se faire également vers un « enkystement » : le chalazion ne régresse plus malgré le traitement, persistant dans l’épaisseur de la paupière, sous la forme d’une induration localisée, arrondie (petite boule dure) et indolore.
  • Le chalazion « enkysté » relève alors d’un traitement chirurgical, dont nous allons vous expliquer les modalités ci-après.

Pourquoi faut-il opérer ?

  • Le chalazion enkysté persistant suscite une gêne principalement esthétique.
  • Dans certains cas la gêne peut être aussi fonctionnelle, se manifestant par une fatigue visuelle, une sensation de pesanteur de la paupière ou une récidive inflammatoire. 
  • Le but de l’intervention chirurgicale est donc d’accélérer la récupération, et d’éviter la persistance du chalazion sur le mode chronique.

Quand faut-il opérer ?

  • La présence d’un kyste induré à 6 semaines d’évolution, rend peu probable une régression spontanée ou sous traitement médical : il s’agit de la meilleure indication chirurgicale du chalazion.
  • Le chalazion enkysté n’est par définition pas inflammatoire : kyste ressenti à travers la peau de la paupière, indolore au toucher, avec une peau en regard qui n’est pas rouge.

Quand faut-il éviter d’opérer ?

La chirurgie du chalazion est légitime lorsqu’elle représente le seul moyen de faire disparaître rapidement un chalazion qui ne régresse pas ou peu sous traitement médical.
Elle ne s’envisage pas dans les cas suivants :

  • Chalazion évoluant depuis moins de 6 semaines ou qui régresse progressivement – Il convient de poursuivre le traitement médicamenteux avec les soins des paupières, car la probabilité d’amélioration reste encore importante.
  • Chalazion très petit (non visible à l’œil nu mais perceptible à la palpation) – L’évolution est en règle générale favorable sans traitement, mais cela prend plus que 6 semaines. Une chirurgie n’est pas conseillée, car le risque d’échec (chalazion difficile à trouver) est significatif. Le mieux est de surveiller simplement l’évolution en faisant des massages des paupières à l’eau chaude.
  • Chalazion inflammatoire – Il convient de poursuivre le traitement médical jusqu’à disparition de l’inflammation, avant d’envisager une chirurgie. En effet, un geste chirurgical sur une paupière encore inflammatoire s’accompagne de suites opératoires plus lourdes.
  • Chalazion fistulisé (avec un écoulement à la peau, ou une croûte) – Il convient de poursuivre le traitement médicamenteux afin de favoriser l’écoulement naturel du chalazion. Une chirurgie sur chalazion fistulisé occasionne un délabrement important de la paupière (même si elle finit par cicatriser), avec une cicatrisation plus longue. De plus, la fistulisation spontanée permet au chalazion de s’évacuer, donc de régresser avec les massages.
  • Plusieurs chalazions concomitants sur le même oeil, avec multiples récidives : il convient d’introduire un traitement de fond pour éviter l’apparition de nouveaux chalazions : la chirurgie n’empêche pas la récidive. Le fait de prescrire des lunettes adaptées aide également à diminuer les récidives.

En quoi consiste la chirurgie ?

  • Le traitement chirurgical conventionnel consiste en l’évacuation du contenu du chalazion ainsi que de la coque qui le contient, par voie conjonctivale (à la face interne de la paupière), après avoir réalisé une anesthésie locale de la paupière.
  • Pour les petits chalazions, les petites récidives, ou les chalazions multiples et inflammatoires, le traitement consiste en une injection de corticoïdes intra-tarsale et sous cutanée (KENACORT®), dont le but est de dissoudre le contenu du chalazion, sans recours à une incision.

Comment se déroule l’intervention ?

  • L’intervention est réalisée en ambulatoire, au cabinet, sous anesthésie locale, dans une salle opératoire dédiée.
  • Une légère prémédication est souvent prescrite, prise deux heures avant l’intervention, afin de diminuer l’anxiété des patients.
  • Après que le patient a pris connaissance et signé la fiche de consentement, la prise en charge commence par un examen du chirurgien, qui va déterminer si l’indication chirurgicale est toujours pertinente, car le chalazion peut avoir évolué entre le moment de la prise de rendez-vous et le jour de la chirurgie.
  • Il arrive donc qu’une opération prévue soit annulée car le chalazion a régressé. 

L’incision du chalazion

Après évaluation de l’opéabilité par le chirurgien, l’intervention peut avoir lieu selon la séquence suivante, qui dure environ 10 à 15 minutes au total :

  • Injection d’un anesthésiant local dans la paupière concernée en regard du chalazion : cette étape est douloureuse pendant quelques secondes, le temps nécessaire à l’action de l’anesthésiant.
  • Incision chirurgicale et évacuation du chalazion : cette étape est généralement sensible, mais non douloureuse.
  • Le chalazion est pincé à l’aide d’une pince à chalazion.
  • La paupière est éversée.
  • Le chalazion est incisé au niveau de la conjonctive.
  • Le kyste est curé à l’aide d’une curette à chalazion.
  • Après l’incision, le chirurgien applique une pommade anti-inflammatoire puis un pansement oculaire à la fin de l’intervention.
  • Le pansement vise à arrêter le saignement postopératoire et doit être maintenu 2 à 3 heures après l’intervention.

Quelles sont les suites après l’intervention ?

  • Le saignement postopératoire s’arrête en général dans les heures qui suivent l’intervention. Il est recommandé de ne pas appliquer de chaleur sur les paupières, mais plutôt du froid, pendant 48 heures.
  • Un hématome de la paupière est systématique en postopératoire, il est plus ou moins important en fonction du volume du chalazion opéré et de la coagulabilité du sang de chaque patient.
  • Un traitement postopératoire anti-inflammatoire est prescrit pour une dizaine de jours, et vise à réduire la douleur et l’œdème de la paupière. Néanmoins certains patients peuvent ressentir une douleur dans les heures qui suivent, mais qui disparaît en général après prise de Paracétamol.
  • L’hématome palpébral disparaît complètement en une à deux semaines.
  • La paupière retrouve un aspect normal en général entre 1 et 4 semaines. Dans certains cas, le processus de cicatrisation peut conduire à la formation de fibrose que le patient ressent comme une petite « boule » résiduelle : elle disparaît en général dans les 6 semaines.
  • En cas d’injection de KENACORT®, le produit reste visible sous la peau sous forme de taches blanches, pour disparaître en 4 à 8 semaines.

Quelles sont les complications possibles ?

  • Le risque principal de l’intervention est la récidive ou l’évacuation incomplète, dans environ 5 à 10% des cas, notamment pour les chalazions extrêmes (très volumineux ou tout petits). Dans ce cas, votre chirurgien vous proposera généralement une simple injection de corticoïdes dans la paupière au minimum 1 mois après la première intervention, dans le but de dissoudre le chalazion résiduel.
  • En cas de fibrose persistante plus de 6 semaines, ce même traitement peut être proposé pour accélérer la récupération.
  • L’indentation dans la paupière entraînant une légère déformation de celle-ci, qui disparaît spontanément au bout de quelques semaines.
  • L’infection du site opératoire est très rare après une chirurgie de chalazion : elle est traitée par antibiotiques.

Quelles sont les précautions postopératoires à respecter ?

  • Le patient quitte le cabinet avec un pansement qui occlut l’œil du côté opéré, ce qui interdit toute conduite automobile pendant une demi-journée : il faut donc privilégier les transports publics.
  • Selon l’activité professionnelle, le patient peut reprendre le travail le lendemain : un arrêt de travail n’est indispensable que pour les métiers qui nécessitent d’être dans un environnement poussiéreux ou en cas d’inflammation postopératoire particulièrement importante, ce qui s’observe très rarement.
  • L’application de manière assidue du traitement postopératoire est indispensable à une récupération rapide.
  • Il convient d’éviter de se maquiller, d’aller dans l’eau (piscine, mer) ou de tremper le visage dans l’eau (se laver les cheveux tête en arrière) pendant les 15 jours qui suivent l’intervention.
  • Enfin, le port de lentilles de contact est autorisé à partir du 15ème jour après l’intervention.

Comment prévenir la survenue de futurs chalazions ?

  • Le chalazion survient en général sur fond d’inflammation chronique des paupières, favorisée par des facteurs intrinsèques, mais aussi environnementaux. Les patients sont donc susceptibles de récidiver, raison pour laquelle la prévention a une place importante dans leur prise en charge. En général, il est recommandé au minimum de faire des soins de paupières à l’eau chaude une fois par jour.
  • En cas de blépharite ou d’inflammation chronique des paupières, un traitement de fond par collyres ou comprimés peut être envisagé. Enfin, les troubles de la réfraction comme l’astigmatisme, l’hypermétropie ou la presbytie doivent être correctement corrigés pour diminuer ce risque de récidive.

Prendre un RdV d’incision de chalazion

Les incisions de chalazion sont réalisées sur prescription médicale uniquement.
L’ordonnance d’un confrère ou une consultation au cabinet sont nécessaires avant toute intervention.

Les incisions de chalazion sont réalisées sur des plages opératoires non référencées sur Doctolib.
Pour un rendez-vous d’incision, nous vous recommandons de nous contacter :
– par mail secretariatcop17@gmail.com
– ou par téléphone au +33 1 47 64 46 75

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